Tofacitinib et Ruxolitinib : Des nouvelles pistes de repousse du cheveux.

 Une nouvelle étude ouvre de nouvelles pistes contre la perte de cheveux.

 

Une nouvelle étude menée par les chercheurs de la Columbia University Medical Center a permis une nouvelle découverte : l’inhibition d’une famille d’enzymes permettrait de restaurer la croissance du cheveu.

Un nouveau départ pour les personnes souffrant de perte de cheveux?

L’étude a permis de démontrer que les médicaments appartenant à la famille JAK pourrait potentiellement être utilisés  pour de nombreuses formes de chute de cheveux comme celles provoquées par la calvitie masculine commune afin de restaurer une repousse et une croissance du cheveu. Le JAK ( Janus Kinase) est une protéine de type tyrosine kinase impliquée dans plusieurs voies de signalisation cellulaire responsable principalement de la survie et de la prolifération cellulaires. Une application cutanée de ces médicaments peut favoriser une croissance de la repousse du cheveu sur une calvitie stabilisée.

« Il y a très peu de composés permettant aux follicules pileux d’atteindre leur cycle de croissance aussi rapidement » Dr. Christiano.

“Certains agents topiques permettent de faire pousser des touffes de poils ici et là après quelques semaines, mais très peu ont un effet puissant et une action aussi rapide” Dr. Christiano.

Cette étude annonce t-elle la fin de l’angoisse de la calvitie ?

Une croissance et une repousse du cheveu

Les inhibiteurs présents dans les médicaments appartenant à la famille JAK déclenchent le processus de réveil des follicules capillaires. Ces inhibiteurs permettent une croissance ainsi qu’une repousse du cheveu. Cette découverte a vue le jour grâce aux études réalisées par le Dr. Christiano et ses collaborateurs concernant l’alopecie areata causée par une attaque auto-immune sur les follicules capillaires.

L’alopécie areata est une maladie de la peau auto-immune qui mène à la chute de cheveux. Cette maladie est souvent héréditaire et se retrouve chez plusieurs membres d’une même famille. Le Dr. Christiano et ses collègues ont déclaré l’année dernière que les inhibiteurs JAK permettent de supprimer le signal qui déclenche cette réaction auto-immune. Le traitement par voie orale pourrait permettre à certaines personnes souffrant de cette condition de pouvoir rétablir une repousse des cheveux.

 

 Des résultats prometteurs pour la calvitie

Une expérience réalisée sur des souris a permis de découvrir que l’application du médicament par voie cutanée permettait une meilleure croissance des cheveux que lorsque celui-ci était administré par voie orale.

Les souris traitées pendant cinq jours avec l’un des deux inhibiteurs de JAK ont eu une croissance du follicule pileux dans les 10 jours suivant l’application du traitement.

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Source: S. Harel et al., Sci. Adv. 1, e1500973 (2015). Distributed under a Creative Commons Attribution Non Commercial License 4.0 (CC BY-NC). 10.1126/sciadv.1500973

Cette image est le résultat d’une expérience médicale réalisée sur des souris durant une période de 3 semaines :

Les souris ayant reçu une application sur le côté droit de Ruxolitinib topique ou Tofacitinib ont eu comme résultat une repousse quasi-totale des cheveux. (Photo de droite) Les souris témoins n’ayant reçu aucune application de ces médicaments durant la durée de l’expérience ont eu une repousse du cheveu faible voire nulle. (Photo de gauche)

Bientôt un traitement contre la calvitie?

Il reste à voir si les inhibiteurs JAK peuvent agir sur les follicules pileux qui sont en état de repos en raison de l’alopécie androgénétique. Cette forme d’alopécie affecte aussi à la fois les hommes et les femmes.

Jusqu’à présent, les expériences ont été menées sur des souris en bonne santé ainsi que sur des follicules humains. Des expériences ayant pour but de corriger les follicules pileux souffrant de chute sont en cours.

Il faut néanmoins prendre les résultats de cette étude avec prudence, pour un résultat optimal il faut que les follicules soient présents. Dans certains cas avancés d’alopécie androgénétique il n’y a à priori plus de présence de bulbes. L’implantation capillaire reste à ce jour la solution la plus viable et adaptée.

 

 

23 octobre 2015

Source: Science Advances